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le Rouge & le Blanc

Les évasions artistiques...

Introduction à la perspective

Publié le 27 Février 2021 par Laure in Atelier César, Cours d'Aquarelle

Nous voici lancé·e·s dans la fantastique (et parfois éprouvante) aventure de la perspective. La perspective, qu'est-ce c'est ? C'est un ensemble de codes de représentation, permettant de suggérer la profondeur d'une image, d'un objet, d'un paysage.

Pour certain·e·s, la perspective peut sembler contre-intuitive, car il s'agit moins de dessiner ce que nous savons être vrai (tel élément est de la même taille que tel autre) que de traduire la perception que nous en avons (ces deux éléments sont certes de mêmes dimensions mais l'un est plus proche de moi que l'autre, il sera donc plus grand).

Les débuts du dessin en perspective peuvent être laborieux, mais très vite, nous apprivoisons ces nouveaux codes, cette nouvelle façon de dessiner, jusqu'à utiliser la perspective sans presque y penser. Au moins pour les éléments les plus simples.

 

Pour cette introduction, nous allons aborder les trois types les plus fréquemment utilisés :

→ la perspective à un point de fuite, ou perspective frontale : ce qui nous fait face conserve ses horizontales et ses verticales : seule la profondeur de l'objet ou de l'élément de décor est déformé.

→ la perspective à deux points de fuite : seules les verticales restent verticales. Les deux autres dimensions de chaque élément sont déformées en direction des points de fuite.

→ la perspective à trois points de fuite : elle vient compléter la précédente en accordant une dimension de hauteur à l'ensemble. Les verticales sont désormais elles aussi étirées en direction d'un point de fuite, situé au-dessus ou en-dessous de la ligne d'horizon.

Avant-propos

 

Chaque type de perspective va être explicitée ci-dessous, en complément des vidéos envoyées.

Après chaque article, vous trouverez quelques modèles correspondant au type de perspective abordée. Ils pourront vous servir pour créer à votre tour un dessin travaillé avec la perspective en question.

Il s'agit ici principalement de dessin : l'essentiel est de comprendre comment ces modes de représentation fonctionnent.

Celles et ceux qui sont d'ores et déjà plus familier·e·s avec la perspective peuvent bien évidemment travailler ensuite ses compositions à l'aquarelle.

 

Dans certains cas, je vous ai également proposé des modèles non pas photographiques mais dessinés, ce qui aidera peut-être certain·e·s d'entre vous.

Commençons maintenant.... avec le commencement :

 

la perspective à un point de fuite

C'est le point de départ de tout travail autour de la perspective, qui permet de saisir l'usage de la ligne d'horizon et le fonctionnement d'un point de fuite. Une fois ces éléments compris, il est alors possible de complexifier la composition en travaillant avec un ou deux points de fuite supplémentaire.

 

Revenons déjà sur le vocabulaire :

  • la ligne d'horizon est une ligne imaginaire qui se situe à hauteur de notre regard. Elle va évoluer en fonction de nos déplacements et de notre positionnement dans l'espace (si nous asseyons, par exemple, ou si nous montons sur un support). De la même façon, la ligne d'horizon d'un enfant ne sera pas située au même niveau que celle d'un adulte. Dans un paysage de plaine, ou au bord de l'océan, cette ligne va effectivement correspondre à l'horizon. Cela ne sera pas le cas dès que le paysage présente du relief.
  •  le point de fuite est lui aussi le fruit de notre esprit : situé sur la ligne d'horizon, c'est l'endroit où se rejoignent l'ensemble des lignes de fuite (l'ensemble des lignes que l'on va déformer et étirer via la perspective).

Dans la perspective à un point de fuite, ledit point est souvent positionné au centre de la composition, bien que ce ne soit pas toujours le cas.

 

Nous commençons la composition en traçant notre ligne d'horizon et en indiquant notre point de fuite (en les ayant préalablement relevés sur notre modèle).

Puis, nous pouvons ensuite dessiner le côté de notre sujet (objet, bâtiment) qui nous fait face. Il conserve ses proportions et surtout, les verticales restent verticales et les horizontales demeurent horizontales. Nous n'allons dessiner en perspective que la profondeur de notre sujet. Pour ce faire, nous partons des sommets de chaque arrête que nous relions au point de fuite. Nous avons alors tracé les lignes de fuite. Il ne nous reste plus qu'à choisir quelle profondeur donner à notre sujet : nous plaçons un point sur la ligne de fuite, à quelque distance de la face que nous avons initialement dessiné et il ne reste plus qu'à 'monter' une verticale pour rejoindre la ligne de fuite suivante. Et à partir de ce nouveau sommet, nous pouvons 'tirer' l'horizontale jusqu'à notre dernière ligne de fuite.

 

 

Quelles utilisations pour cette perspective ?

La perspective frontale est utilisée dans de rares cas, relativement précis :

  • pour dessiner une petite nature morte, proche de nous et dont les éléments nous font face;
  • un espace intérieur ou extérieur, très étiré (de type pont, corridor, route), le plus souvent centré par rapport à l'image.
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
la perspective à deux points de fuite

 

Nous retrouvons, dans cette nouvelle forme de perspective, notre ligne d'horizon et l'idée de points de fuite. Comme son nom l'indique, ces derniers sont désormais au nombre de deux : ils sont positionnés aux deux extrémités de la feuille (et, bien souvent, ils ne sont même pas réellement dans le champ du papier : la plupart du temps, ils sont extérieurs au cadre. Il ne faut alors pas hésiter à placer du papier brouillon de part et d'autre de notre feuille pour y poursuivre la ligne d'horizon et pouvoir positionner nos deux points de fuite correctement).

Pour placer ces deux points de fuite, il ne faut pas hésiter à venir "gribouiller" sur son modèle : commençons par essayer de situer la ligne d'horizon, et traçons également les lignes de fuite (en prolongeant les côtés du bâtiment, de l'objet, qui vont en rétrécissant). L'endroit où se rejoignent ces fuyantes marquera notre point de fuite.

Au contraire de la perspective frontale, l'ensemble des faces est déformé. Seules les verticales demeurent verticales. Toutes les horizontales, correspondant à la largeur et à la profondeur d'un élément, sont étirées vers le point de fuite.

 

 

Quelles utilisations pour cette perspective ?

La perspective à deux points de fuite est la plus fréquemment utilisée. Elle permettra de représenter la plupart des paysages (à la condition que les éléments qui les constituent ne soient pas trop élevés), ainsi que la plupart des intérieurs.

Cette perspective sert également à positionner dans les différents plans des éléments de même taille. Si nous avons par exemple une ligne d'arbres de hauteur similaire, plus ces arbres seront près de nous, plus ils seront grands... et seront représentés de plus en plus petit à mesure qu'ils se perdent dans le lointain.

C'est la même chose pour les personnages. Un être humain à nos côtés sera bien évidemment dessiné plus grand que si il se trouve au sommet de la colline la plus proche.

Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
la perspective à trois points de fuite

 

Ce type de perspective, moins fréquemment utilisée, va nous permettre de traduire les grandes dimensions de ce que nous souhaitons représenter. Elle est notamment conseillée pour dessiner un bâtiment aux multiples étages : la déformation vers un troisième point de fuite (ici situé au-dessus de la ligne d'horizon) offrira l'impression que le bâtiment s'étire vers le ciel.

Nous retrouvons donc notre ligne d'horizon et les deux points de fuite vus précédemment... qui seront accompagnés d'un troisième point, situé en-dessous ou au-dessus de la ligne d'horizon. Comme les deux autres, il lui arrive d'être positionné à l'extérieur de la feuille.

Cette fois, ce seront donc nos verticales qui vont être déformées, étirées vers ce nouveau point de fuite, à l'exception de celle située dans le prolongement perpendiculaire du point.

 

Pour ce faire nous allons donc commencer par positionner au seul un premier "sommet" qui servira de point d'ancrage au sol, que nous allons faire fuir en direction de notre point de fuite. Après avoir déterminé sa hauteur, nous avons notre première arrête. Comme dans le cas de la perspective à deux points de fuite, il est désormais possible d'étirer chacune des extrémités de cette arrête en direction des points de fuite latéraux. Nous marquerons un point sur chacune des lignes de fuite inférieure pour donner la profondeur du bâtiment au sol... avant d'étirer ces points vers le point de fuite numéro 3. Les deux autres arrêtes de notre bâtiment apparaissent désormais.

 

 

Quelles utilisations pour cette perspective ?

Vous l'aurez compris, cette perspective n'est utilisée que dans des cas précis, notamment lorsque l'on souhaite représenter des éléments aux proportions monumentales.

Elle servira également à évoquer l'idée de plongée (un élément vu par au-dessus, comme le point de vue d'un oiseau) ou de contre-plongée (vue par en-dessous, à l'instar du point de vue d'un très jeune enfant ou d'un petit animal). Selon les situations, le point de fuite sera donc situé au-dessus de la ligne d'horizon (contre-plongée) ou en-dessous (plongée).

Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Introduction à la perspective
Certaines photos, comme celles présentes ci-dessous, ne possèdent qu'un seul point de fuite visuel, le fameux "troisième". Les deux autres sont difficiles à discerner et peu nécessaires, puisque les éléments représentés sont de forme cylindrique, sans largeur ni profondeur à "déformer".
Introduction à la perspective
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