AQUARELLE • suggérer la brume

Après la neige, restons dans les tendances hivernales...

et intéressons-nous à la brume, cette chape d'humidité qui vient flouter le paysage.

Comme vous vous en doutez probablement, qui dit brouillard et flou dit également technique humide, en aquarelle.

Nous allons donc voir ensemble comment suggérer la brume, à l'aide de quelques techniques et autres coups de pinceaux.

Dans le carnet répertoire, commençons par réaliser plusieurs essais et rappels, à l'aide de la technique humide, afin d'étudier comment la couleur se répand sur le papier et peut être étirée, dissoute, etc.

Nous allons revoir des éléments abordés lors des toutes premières séances de cette année, afin de voir comment elles peuvent être appliquées dans un paysage brumeux.

Voyons donc les interactions avec l'eau, en appliquant de l'aquarelle sur papier humide, papier sec, et sur une surface où l'eau a commencé à sécher.

m'ont soufflé l'idée de cette première séance d'aquarelle confinée de 2021 (espérons qu'elle ne seront pas trop nombreuses). Nous allons donc nous intéresser à quelques petites astuces pour représenter, ou, pour le moins, suggérer la neige dans un paysage.

Nous l'avions déjà observé : plus la surface est humide, plus la couleur s'étend, et ses contours deviennent flous et difficiles à dompter. C'est ce flou qu'une fois encore, nous allons tenter d'apprivoiser.

Choisissons maintenant un élément de paysage (des sapins, pour mon propre exemple) que nous allons essayer de rendre en partie flous pour les perdre dans le brouillard.

Première option : travailler notre élément de paysage sur un papier humide, en essayant au mieux de conserver sa silhouette...

Nous obtenons des silhouettes floues, perdues à l'arrière plan, dans une chape de brume  : nous pouvons reconnaître leur forme, mais aucun détail n'apparaît.

Deuxième option : nous n'appliquons maintenant de l'eau que sur la moitié de la surface. Nous obtenons ainsi une zone humide qui côtoie une zone sèche. En représentant le même type d'élément, nous allons appliquer notre aquarelle de manière à ce que ledit élément chevauche les deux zones.

 Ici, la silhouette est nette au sommet et floue vers le bas. L'idée d'une masse de brouillard frôlant le sol apparaît. Néanmoins, la transition peut paraître un peu brutale. Par ailleurs, la ligne de démarcation entre flou et nette est la même sur toute la surface de la feuille, ce qui donne une impression relativement artificielle.

Troisième option : cette fois, nous ne préparons pas le papier avant d'appliquer la couleur. Nous commençons par réaliser le sommet de notre élément. Et c'est seulement une fois cette première étape réalisée que nous allons ajouter de l'eau. A l'aide d'un pinceau légèrement humidifié, nous allons chercher à étirer la couleur : nous allons déposer de l'eau à quelque distance de l'élément esquissé, avant de remonter doucement pour "récupérer" la couleur et l'inviter à fuser dans la zone que nous venons d'humidifier.

Malgré un côté parfois un peu aléatoire et le risque de quelques "mauvaises" surprises liées à l'usage de l'humide, la résultat paraît ici plus réaliste que lors de la tentative précédente. La silhouette de l'arbre, d'abord nette, se fond ensuite doucement dans le décor.
Selon la surface humidifiée, la quantité d'aquarelle déposée, il est possible de varier les effets presque à l'infini.

Les trois options n'en restent pas moins toute utilisables, selon le résultat que l'on souhaite obtenir. La première sera parfaite pour suggérer un paysage entièrement couvert par la brume. La seconde pourra être utilisée pour une nappe de brouillard particulièrement dense et à l'emplacement précis. La dernière nous permettra d'apporter de la subtilité et des nuances dans notre atmosphère brumeuse.

Et la Mise en Application ?

Après avoir choisi l'un (ou plusieurs) des modèles ci-dessous, ou une image dénichée ici ou là qui vous inspire, à vous d'essayer de suggérer la brume dans un paysage. Sentez-vous libre de choisir des couleurs réalistes, ou, bien au contraire, de vous amuser à jouer avec notre perception en allant à contre-courant !

Bonne création !